A deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat centriste est venu rencontrer des lecteurs au siège du Parisien  à Saint-Ouen.

GUILLAUME BLANC. On propose aux jeunes à bac + 5 des postes de bac + 3 payés comme des bac + 2. Que proposez-vous pour y remédier ?

FRANÇOIS BAYROU.

Qu’on leur dise la vérité au moment où ils s’engagent dans une formation en leur fournissant les chiffres réels de ce qui les attend à la sortie.

On évitera un certain nombre de gens qui vont faire des diplômes complexes qui, en fait, ne débouchent sur aucun emploi. Je suis même pour que l’on bâtisse une agence nationale de l’orientation qui dise aux gens ce qu’il en est. Parce que les jeunes ne connaissent pas les métiers. Certains rejettent les métiers manuels parce qu’ils ne leur donnent pas une image d’épanouissement. C’est la grande faiblesse de la France. Moi, je veux que tout le monde ait droit à une culture générale. Mais il faut une scolarité adaptée pour ceux qui ne peuvent pas suivre. Je pense par ailleurs qu’il y a trop d’heures de cours. J’ai un petit-fils en seconde, il a 37 heures de cours par semaine. Si vous ajoutez les devoirs, c’est de l’esclavagisme! On peut organiser autrement les études.

Seriez-vous favorable au retour de l’uniforme à l’école ?


Je n’ai jamais considéré que l’uniforme était une mauvaise chose. On ne peut pas l’imposer, naturellement, mais on peut le proposer. On n’aurait plus cette course aux marques de vêtements, qui est à pleurer quand on connaît les conditions économiques d’un certain nombre de familles.

ANNE-MARIE ROBIN. Faut-il régulariser les sans-papiers ?


Il y a quelques jours, un monsieur m’a dit : « Je suis là depuis vingt-cinq ans, je suis chef de chantier, j’ai une famille et je n’ai pas de papiers. » Est-ce que c’est une politique qui rend service à la société de maintenir cet homme au dehors, dans cette forme de clandestinité? Sous condition de travail, d’insertion, de logement, de langue, je suis favorable à la régularisation.

GUILLAUME BLANC. Certains jeunes vivent très tard chez leurs parents. D’autres travailleurs ont un logement précaire ou dorment dans leur voiture. Que proposez-vous ?


Je veux mettre en place une mutuelle obligatoire qui garantira contre les risques d’impayés et supprimera les cautions. Les locataires s’assureront entre eux et ça ne coûtera pas un euro à l’Etat. Les idées les meilleures sont celles qui résolvent une question et qui ne coûtent pas.

http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/candidats/bayrou-ses-reponses-sur-l-education-le-logement-et-l-immigration-17-02-2012-1865041.php