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Dans ses écrits intitulés « La leçon posthume des négriers nantais », Yvon Chotard démontre à quel point l’essor d’une ville peut s’inscrire dans un développement durable à condition qu’elle n’occulte pas son passé même lorsque c’est difficile – celui de Nantes s’enrichissant sur le dos des esclaves par exemple..

Nantes a pu s’assumer dès lors qu’elle a affronté son passé  en rendant justice aux  « victimes du commerce immoral. », et elle donne aujourd’hui l’image d’une« ville militante de la mémoire et de l’histoire ».

Cette volonté de se confronter à  son passé pour  le dé-passer et envisager l’avenir est tout l’esprit de l’association dont Yvon Chotard  est président  « les Anneaux de la Mémoire », qui articule son travail sur les questions de mémoire à  la  lutte contre  contre toutes les formes d’esclavage contemporain (trafic d’humains, travail des enfants, discriminations…).

Voir le site dédié à l'association

 

  • Réaliser cette jonction  passé-présent-avenir est tout l’enjeu du développement durable.

A  une époque où nos élus se laissent prendre « dans le tourbillon d’informations incomplètes et invérifiables », ne savent plus sortir de          « l’analyse parcellaire et provisoire », prenant des décisions « au coup par coup », qui « dessinent comme une fatalité un monde sans cohérence ni unité« , la planète donne des signes d’épuisement alarmants qui vont les obliger à se replacer dans le temps, et à utiliser le moment présent comme le simple trait d’union entre passé et futur, et non plus comme une fin en soi.

Yvon Chotard dans ses écrits  rappelle que le conseil des sages de certaines  tribus indiennes ne concluait aucune délibération avant d’en avoir mesuré les conséquences jusqu’à la 7ème génération de descendants.

Ils ne disposaient pourtant pas de toutes les données statistiques auxquelles nous avons accès aujourd’hui, et que certains se complaisent à réfuter.

Ils savaient utiliser leur sens de l’observation et de l’écoute du monde, la mettre en lien avec ce qu’ils connaissaient de leur passé, pour mieux se projeter dans ce que pouvait être demain.

La mémoire est ce qui protège l’avenir, et elle ne doit pas être utilisée comme une manière de le figer  (comme par exemple Jean-Marc Ayrault le fait lorsqu’il argue de la vieillesse de son projet d’aéroport à Notre Dame des Landes  pour tenter de démontrer qu’il est incontournable « le débat a déjà eu lieu! » ).

Notre mémoire doit au contraire être le moyen de toujours orienter nos décisions d’aujourd’hui vers un avenir au plus près du respect de l’Homme et de l’Environnement dont il a besoin pour vivre.

 

Sylvie Tassin.

Pour en savoir davantage, le blog de Sylvie Tassin et Yvon Chotard:  http://sylvietassinmodem44.over-blog.com/