L’actualité à tous les niveaux nous démontre régulièrement que les politiques sont souvent conduites en méprisant ou en méconnaissant l’avis des citoyens. Ce comportement ne fait que renforcer le fossé qui se creuse entre les électeurs et la classe politique.

Prenons ici 4 exemples qui engagent la vie des générations à venir, l’aménagement d’une région, d’une ville et la vie d’un quartier…

  1. La réforme des retraites : nous venons de vivre un épisode que certains considèrent désormais comme classique en France, mais qui fait de notre pays, une sorte d’exception dans les régimes dits démocratiques.Pour redorer son blason, le président de la République a choisi au lendemain des élections régionales de s’engager sur une réforme emblématique, celle des retraites, un terrain dit miné que seul lui serait capable d’affronter. Alors qu’une réforme est effectivement nécessaire et vitale pour maintenir notre pacte social, celle ci aurait nécessité la plus grande transparence dans sa concertation et son élaboration. Au lieu de cela, c’est l’épreuve de force avec le pays , avec les représentants syndicaux, avec les jeunes, avec les représentants de l’opposition qui a été choisie comme méthode de gouvernement. Le résultat final de la loi votée risque de n’être qu’un effet de manche supplémentaire car il faudra sans nul doute se remettre à l’ouvrage d’ici moins de 3 ans, aucun des véritables problèmes de fond n’ayant été traité… Une méthode réformiste aurait au contraire exigé de mettre chacun devant ses responsabilités, les partenaires sociaux, les différents corps intermédiaires, les partis politiques, et enfin les citoyens eux même.C’est pourquoi les démocrates s’il avaient été aux manettes, auraient eu le courage de mettre un projet de loi sur les retraites en débat lors d’un référendum. François Bayrou a eu l’occasion de le rappeler (voir lien)
  2. La construction d’un aéroport du grand Ouest : nous avons l’exemple typique d’un serpent de mer que nous trainons depuis 30 ou 40 ans avec un projet qui a été lançé par une poignée d’illuminés qui avaient à l’époque comme objectif principal de faire atterrir le Concorde à Nantes… Le projet a été remis au goût du jour depuis 10 ans sans qu’aucune étude préalable sur la pertinence à long terme n’ait été menée sérieusement. Il vise surtout à satisfaire l’égo de certains élus ou décideurs locaux comme l’a rappelé Benoit Blineau lors de son intervention à Nantes Metropole (voir lien). On nous dit que rien désormais ne fera plus obstacle au lancement des travaux, pas même la contestation citoyenne ou un collectif d’élus qui doutent de la pertinence de l’aéroport, voire même l’accumulation des dettes de l’Etat et des collectivités. Les électeurs auraient soit disant validé les choix opérés par leur confiance à des majorités dans les exécutifs favorables au projet. Or à chaque élection locale, les listes soutenant le projet nous font savoir pendant la campagne, que l’enjeu des élections n’a rien à voir avec l’aéroport Notre Dame Des Landes ; par ailleurs à l’intérieur de ces majorités, il subsiste souvent des oppositions, des contradictions. Pourquoi alors n’avoir jamais organisé là aussi une consultation des habitants dans les 2 régions principalement concernées les Pays de la Loire et la Bretagne ?
  3. Le transfert du CHU à Nantes sur l’ile de Nantes. Voilà bien un sujet qui est venu dans l’actualité locale depuis début 2010 par le simple fait du prince (notre maire « archiduc » de Nantes ) et de ses conseillers. Le sujet n’avait jamais été avancé dans le programme de « Nantes&Plus » dont étrangement on ne retrouve nulle trace ou référence. Pourtant nous savons toute l’importance que représente un CHU (le 1er employeur bien souvent) dans une ville et plus largement une agglomération comme Nantes Métropole. Là aussi, le bon sens aurait exigé de prendre en considération toutes les dimensions du problème (intérêt d’abord médical de regrouper ou non des services dans un même lieu, conditions d’accessibilité en centre-ville, prise en compte de l’avis de l’ensemble des parties prenantes). Les élus du MoDem ont réagi vivement à cette annonce pour demander l’instauration d’un véritable débat (voir lien)
  4. Des nouvelles infrastructures comme une médiathèque dans les quartiers à Nantes. La vie dans les quartiers ne peut être le seul résultat d’initiatives d’élus en place ; les quartiers représentent par excellence un lieu d’appropriation immédiat dans une démocratie digne de ce nom. Dès lors, vouloir apporter des améliorations dans un quartier comme Bellevue avec la construction d’une médiathèque est certes louable, comme vouloir offrir un service public de l’emploi. Pour autant si ces choix se font sans concertation des habitants, sans prise en compte de leurs conditions, sans volonté d’une co-construction habitants, élus, architectes, associations, ces projets conduiront soit à une sous utilisation des équipements, soit à leur dénigrement. C’est d’ailleurs tout l’enjeu du débat organisé par l’association «quartiers livres » le 17 novembre à 18h30 à la maison des habitants et du citoyen de Bellevue (Place des Lauriers) auquel le MoDem tient à apporter son soutien.

Au travers de ces différents exemples, on ne peut que constater un point commun : oser le dialogue, le dépassement des clivages habituels, pour résoudre les problèmes concrets, jouer la confiance dans l’expertise citoyenne et les corps intermédiaires, ceci demande certes du courage politique pour des élus en place, mais c’est la seule méthode qui puisse transformer le réel durablement, pour un mieux être et un mieux vivre ensemble .

Telle est dans tous les cas la conviction des démocrates !